Intro : un appel… et puis c’est tout ?
Imaginez si Abram avait dû expliquer son appel aux autres habitants d’Harân. La conversation aurait probablement été un peu embarrassante pour lui… « J’ai reçu un appel, je pars ! » « Tu vas où ? » « Je ne sais pas trop… je pense vers l’ouest » « Pour quoi faire ? » « J’en ai aucune idée… mais je sais que je dois y aller ! Puis on verra… ».
Pour ceux qui ne connaissent pas bien cette histoire : Abram est, d’après le récit biblique, le patriarche duquel prend origine le peuple d’Israël. Alors qu’il vivait avec sa famille une vie bien confortable dans sa ville d’origine, Harân, Dieu lui adresse la parole directement en l’invitant à quitter sa ville et sa famille pour aller vers un pays… qui lui sera révélé qu’en cours de route ! et sans plus d’explications, dans un premier temps, sur le pourquoi de ce voyage. Cette histoire étonnante se trouve dans le premier livre de la bible, le livre de Genèse, tout particulièrement aux chapitres 12 à 15. Un “appel” n’est rien d’autre qu’un désir profond, que la personne reconnaît comme venant de Dieu, d’accomplir quelque chose qui est en harmonie avec le plan de reconcialiation de Dieu avec l’humanité entière.
Vous pouvez alors mieux comprendre pourquoi les pages qui expliquent la vision à la base de notre projet sont beaucoup plus longues que celle-ci, car la vision est la seule chose vraiment solide à ce. Nous sommes venus au Brésil en raison de notre foi, intimement convaincus que nous obéissons à un « appel » que nous sentons brûler dans notre cœur depuis bien des années. Nous nous préparons et nous préparons nos enfants à ce départ depuis 15 ans, voire plus. Et nous sommes complètement décomplexés par rapport à cet appel : nous ne sommes pas des « élus », des gens supérieurs (ni inférieurs !) aux autres. Répondre à l’appel de Dieu signifie simplement obéir à l’appel particulier que Dieu a pour chacun de nous, c’est-à-dire celui d’utiliser qui nous sommes, nos ressources, pour aimer les personnes que nous côtoyons, notre « prochain ». Une des particularités de notre appel et qu’il nous amène géographiquement un peu plus loin que la moyenne… Il nous oblige à faire confiance à Dieu, parfois au-delà de ce dont nous aurions honnêtement envie… mais un appel est beaucoup plus qu’une « envie ».
Dans cette histoire nous ne sommes pas les seuls à avoir beaucoup de foi, il en faut aussi beaucoup pour arriver à croire à notre projet et avoir envie de cheminer à nos côtés, comme a décidé de faire l’église évangélique d’Echallens (E3) et les amis de notre groupe de soutien.
Notre projet, ce que nous pouvons en dire à ce stade
Nous avons l’intention de développer, avec un groupe de personnes partageant la même vision ecclésiologique (détaillé dans la page « vision d’église ») et la même compréhension du Dessein de Dieu (détaillés dans la page “vision biblique”), une communauté active au sein d’un quartier défavorisé de la ville d’Uberlândia, ayant pour but celui de faire du bien en manifestant de manière pratique l’amour de Dieu pour chaque personne. Toute action développée au sein du projet sera d’inspiration ouvertement chrétienne mais ne sera pas conditionné ou limitée par l’appartenance à une église ou aux convictions spirituelles des personnes auxquelles elle s’adresse. Par la qualité de la compassion, l’accueil, l’encouragement qui vont les caractériser, ces actions vont d’une certaine manière révéler quelque chose du caractère, de l’essence de Jésus et de son amour pour chaque personne.
Uberlândia est une grande ville d’environ 800000 habitants qui se situe dans la partie ouest de l’état de Minas Gérais, au Brésil. Fait intéressant, son nom signifie terre (de l’allemand « land ») fertile (du latin « uber »). Or le premier texte par lequel Dieu a mis sur mon cœur le désir de partir pour le servir, même bien avant de marier Wilma, est Matthieu 9 :35-38 dans lequel il est question d’une grande moisson.
Le choix de cette ville est aussi lié à la volonté de se rapprocher d’une de nos deux familles. Car de ce point de vue ces 15 ans en Suisse n’ont pas toujours été faciles pour nous.
Vu depuis ici il y a de multiples besoins et donc autant de domaines d’action possibles : la santé, l’emploi, le logement, l’économie domestique, la vie de famille, l’écologie… est-ce que on pense faire tout ça, nous ?
Les détails, le temps et les priorités du projet seront clarifiés en cours de route par Dieu et par les besoins et demandes de la communauté qu’on veut servir, elle-même. Nous croyons que Dieu pourvoira aux besoins en termes de moyens économiques et de collaborateurs, dans la mesure où nous rêverons ses rêves.
Le projet est donc pour l’instant encore flou quant aux stratégies et aux actions. En partie cela est lié au fait qu’on n’aurait pas pu vraiment faire une analyse de contexte et définir des objectifs sans être sur place. Mais surtout, avec le temps, nous avons développé la conviction que Dieu ne nous demandais pas, jusqu’ici, d’être plus au clair mais de rester ouverts à ses possibles. Nous sommes aussi convaincus que la priorité pendant ces années en Suisse était de nous équiper et de nous renforcer au niveau personnel, de couple et familial.
Concrètement :
· Première étape : ces premiers mois au Brésil seront centrées sur « l’atterrissage », le plus possible en douceur, notamment pour les enfants : prendre nos marques, développer des amitiés, des contacts, avoir une vision plus claire des besoins en étant sur place. Que je puisse être reconnu et commencer à travailler en tant que médecin, apprendre le jargon médical en portugais, le fonctionnement d’un système de santé bien différent.
· Deuxième étape : commencer à développer le projet commençant par le domaine de la santé : le plus probable à ce stade pourrait être collaborer avec une maison chrétienne (avec laquelle nous avons déjà eu des contacts et que nous avons déjà visité) qui accueille et aide des personnes avec problèmes de toxicodépendance et leurs familles. Ou peut-être que d’autres portes vont s’ouvrir d’ici là ? Nous restons totalement ouverts avec nos yeux, nos oreilles et nos coeurs…