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Quelle est la vision derrière notre projet?

Quelle
est
notre
vision?

« Un homme forme de nombreux projets, mais c’est le dessein de l’Eternel qui se réalise »

(Proverbes 19:21)

Nous vous avons expliqué ce que nous pouvons à ce jour de notre projet et avons été transparents quant à ses inconnues.  Il sera ici question du Dessein, ce que nous en comprenons, du moins dans ses grandes lignes.  Nos propos allant bien au-delà du credo apostolique nous n’avons pas la prétention d’avoir tout compris ou d’avoir raison sur tous les points. Encore moins d’enfermer Dieu ou son Dessein dans notre vision, ce qui serait fort prétentieux de notre part.

Tout projet que nous formons, quel qu’il soit, devrait s’inscrire, si nous nous disons “chrétiens”, dans Son Dessein. On devrait toujours se poser la question : la partition que je suis en train de jouer, avec l’instrument qui m’a été confié, est-elle en harmonie avec la Symphonie ? Mon regard cherche et sait où trouver le Directeur ? Suis-je attentif à ses mains, à ses ordres ? Suis capable d’écouter au même temps ce que je joue et ce que les autres jouent autour de moi ?

Vous partager ce que nous comprenons de ce Dessin c’est aussi vous montrer ce qui nous motive au plus profond et sur quelles bases nous voulons construire notre projet.

Le Dessein (ou le métarécit biblique)

 

Quand on parle du Dessein de Dieu nous ne sommes pas à l’échelle d’une personne, ni d’une communauté, ni d’un pays, ni d’une période de l’histoire. Nous sommes à l’échelle de tout ce qui existe et en tout temps. On parle de la Vision de Dieu. Nous ne savons ni ne comprenons tout de cette Vision, de loin pas ! Mais ses traits essentiels nous sont révélés dans sa Parole. Cette Vision est le prisme au travers duquel nous pouvons regarder et donner un sens à tout ce qui existe, à toutes les échelles, de l’atome aux galaxies, de mon histoire à l’Histoire de l’humanité.

Une vision qui prétend expliquer et donner un sens à l’univers et à l’Histoire est appelée un métarécit. C’est une Histoire qui prétend expliquer toutes les histoires.

Quelle est donc ce métarécit qu’on découvre au travers des pages de la Bible ?

C’est l’histoire d’un Dieu, qui dès le départ nous est présenté comme un être relationnel. Lui-même est en même temps unique et composé de trois personnes : Père, Fils, Esprit. Dès les premières pages de la Bible on voit ces trois personnes se relationner, danser ensemble en harmonie : ils sont un mais différents, complémentaires et parfaits. D’autre part on comprend que Dieu est un être relationnel parce qu’au milieu de cette danse il y a un espace de création : Dieu, parfait, qui se suffit à lui-même et n’a besoin de personne ou de rien, décide de créer des êtres de toute sorte pour s’entourer de relations !

Au milieu de toute cette création, voici l’homme et la femme. Mais cette harmonie relationnelle parfaite ne dure pas longtemps. Dieu veut aimer et être aimé par l’homme. Le véritable amour implique la liberté du choix et le choix implique au moins deux alternatives : voici deux arbres, celui de la Vie (dans la dépendance et la confiance en un Dieu parfaitement Bon qui définit ce qui est bien et ce qui est mal) et celui de la connaissance du bien et du mal (dans l’indépendance et la « confiance » en soi, ici c’est l’homme qui définit ce qui est bien et ce qui est mal). Ainsi une des premières choses que Dieu nous apprends sur l’amour c’est qu’il prend le risque de laisser l’autre libre. Même de lui tourner le dos et s’en aller.

Ciel (la réalité de Dieu) et Terre (la réalité de la création) n’étaient qu’une seule réalité lors de la création, le texte sacré nous dit que Dieu se promenait dans le jardin d’Eden… mais quand l’homme choisit l’indépendance, d’être « comme des dieux », le mal fait irruption, contamine la création. Ciel et Terre ne peuvent plus être un. Comment un Dieu parfaitement Juste, Saint, pourrait cohabiter avec le mal ? Dès lors l’homme vit en exil. Exilé du Ciel, errant sur la Terre, passant sa vie à chercher sa maison, son chez soi, qui au fond n’est d’autre que la présence d’un Dieu qui lui est désormais inaccessible dans sa plénitude et par ses propres efforts.

À partir du chapitre 3 de la Genèse, tout le reste de la Bible raconte la manière au travers de laquelle Dieu arrivera à réconcilier toute la création avec Lui, à réunir à nouveau la Terre et le Ciel. Et tout l’enjeux et le « défis » à surmonter pour Dieu est celui de rester parfait : à la fois parfaitement Juste et Saint (donc séparé du Mal) et à la fois parfaitement Bon et Amour (cherchant à rejoindre et sauver sa créature qui par son choix s’est laissé corrompre par le Mal).

Mais Dieu a un plan. Ce plan commence et se déploie au travers de l’élection : il choisit. Parmi tous les hommes (et juste après avoir dispersé les hommes en troublant leur communication pour empêcher le projet délirant de la tour de Babel, cf Genèse chapitre 11) il choisit Abraham, parmi tous les peuples il choisit Israël, parmi tous les rois il choisit David. Et le tout trouve son accomplissement parfait en Jésus, l’Elu par excellence, « celui qui fait toute ma joie » (comme affirme Dieu lui même en Matthieu 3.17). Le fil rouge c’est donc l’élection divine, qui n’a jamais pour but l’élu lui-même, mais le prochain, les prochains… jusqu’à l’humanité entière.

·         Abraham est élu pour bénir les nations.

« 1 L’Eternel dit à Abram: Va, quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père pour te rendre dans le pays que je t’indiquerai. 2 Je ferai de toi l’ancêtre d’un grand peuple; je te bénirai, je ferai de toi un personnage renommé et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. 3 Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t’outrageront. Toutes les familles de la terre seront bénies à travers toi. » Genèse 12:1-3

La bénédiction est la provision de Dieu pour que l’être humain puisse fleurir, s’épanouir. Mais elle est bien plus : au travers et au-delà des dons par lesquelles elle se manifeste, Dieu lui-même se fait connaître et rend cette relation possible. C’est cela la bénédiction ultime. Celui qui est ainsi bénit ne peut que bénir à son tour Dieu (au travers de l’adoration, la gratitude) et les autres (au travers de l’accueil, le service). C’est d’ailleurs intéressant de noter que la généalogie de Jésus dans l’évangile de Matthieu commence par Abraham.

·         Israël est élu pour révéler Dieu aux nations. Plusieurs textes nous montrent cela (p.e. Exode 9:16, 2 Samuel 7:23, Néhémie 9:10, Psaume 106:8, Esaïe 32:20, Daniel 9:15). Mais en particulier :

« 2 Que Dieu nous fasse grâce! Qu’il nous bénisse! Qu’il nous regarde avec bonté, 3 afin que sur la terre on reconnaisse comment tu interviens, et que chez tous les peuples on voie comment tu sauves! 4 Que les peuples te louent, ô Dieu, que tous les peuples t’adressent leurs louanges! » Psaume 67:2-4

« 1 Si tu reviens, ô Israël, si tu reviens à moi, l’Eternel le déclare, si tu ôtes de devant moi tes abominations, sans plus errer de çà, de là, 2 si tu prêtes serment, disant: L’Eternel est vivant, si tu le fais en respectant la vérité dans la droiture et la justice, alors les autres peuples seront bénis par l’Eternel et tireront de lui leur gloire. » Jérémie 4:1-2

·         David est élu pour établir une lignée royale au travers de laquelle viendra le Roi qui va régner sur toutes les nations.

« 8 Qu’il règne d’une mer à l’autre, depuis le fleuve de l’Euphrate jusqu’aux confins du monde! 9 Devant lui, les habitants du désert s’inclineront, et tous ses ennemis lécheront la poussière. 10 Et les rois de Tarsis des îles, des régions côtières lui apporteront des présents. Et les rois de Saba et de Seba lui présenteront leurs offrandes. 11 Tous les rois lui rendront hommage, et tous les peuples lui seront assujettis. 12 Car il délivrera le pauvre qui implorera son secours, le défavorisé qui n’a point d’aide. 13 Il aura compassion des faibles et des pauvres, il sauvera la vie des pauvres. 14 Il les arrachera à la violence, à l’oppression, car à ses yeux, leur vie sera précieuse. » Psaume 72:8-14

·         Jésus, élu pour bénir, révéler et régner sur toutes les nations.

« 35 Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages pour enseigner dans leurs synagogues. Il proclamait la Bonne Nouvelle du royaume de Dieu et guérissait toute maladie et toute infirmité. 36 En voyant les foules, il fut pris de rempli de compassion pour elles, car ces gens étaient inquiets et abattus, comme des brebis qui n’ont pas de berger. 37 Alors il dit à ses disciples: La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. 38 Priez donc le Seigneur à qui appartient la moisson d’envoyer des ouvriers pour moissonner. » Matthieu 9:35-38

Jésus vient annoncer une bonne nouvelle : s’il est impossible à l’homme d’aller au Ciel, rejoindre Dieu, retrouver la maison qu’il cherche tout au long de sa vie, c’est Dieu qui a décidé de venir vers l’homme pour le rencontrer, lui offrir sa réconciliation. C’est un Règne qui vient, c’est le Ciel qui descend sur la Terre. Ceci a commencé avec Jésus et continue au travers de son “Corps”… l’Église.

·         En fait l’Église est élue pour continuer à faire ce que Jésus a fait : bénir, révéler, régner*.

« 18 Alors Jésus s’approcha d’eux et leur parla ainsi: J’ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre: 19 allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit 20 et enseignez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici: je suis moi-même avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Matthieu 28:18-20

Comment ne pas remarquer l’écho de cet « allez » avec le « va » qu’il adressa à Abraham ?

L’Église est le Peuple de Dieu, l’ensemble de tous ceux qui reconnaissent Jésus comme Seigneur et Dieu, incluant Juifs messianiques et chrétiens de tous horizons. *Elle n’est pas appelée à régner sur les autres ou prendre le contrôle des nations, de les « christianiser » mais à faire régner la lumière de Dieu au milieu des ténèbres, à prendre et exercer son autorité en Christ sur le Mal et non pas sur les personnes. Il appartient à chacun et par son propre libre choix de se soumettre et de vouloir que Dieu règne sur lui et que sa volonté soit faite dans son cœur comme au Ciel.

Donc au travers de l’élection Dieu déploie son plan pour restaurer un Règne qui commence avec la venue de Jésus, sa mort et sa résurrection, qui est actuellement présent mais pas encore pleinement manifesté et qui le sera lors de la deuxième venue de Jésus, quand enfin le Ciel et la Terre seront à nouveau unis (la nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel, les nouveaux cieux et nouvelle terre, dont il est question dans les derniers chapitres de l’Apocalypse). C’est aussi à ce moment que le Mal sera chassé, expulsé une fois pour toutes de cette parfaite, nouvelle création. Cet endroit de confinement éternel, loin de cette nouvelle création et de la présence de Dieu, est ce qu’on appelle l’enfer.

L’enfer n’est pas une sorte de punition divine. Car Dieu voudrait que tous soient reconciliés, choisissent de l’aimer, puissent jouir de la Vie éternelle. « 23 Pensez-vous que je prenne le moindre plaisir à voir mourir le méchant? demande le Seigneur, l’Eternel. Mon désir n’est-il pas plutôt qu’il abandonne sa mauvaise conduite et qu’il vive? » (Ezéchiel 18:23). Ou encore plus clair : « Car il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » (1 Timothée 2:4). L’enfer est plutôt la conséquence extrême et ultime d’un Dieu qui respecte la liberté de l’homme mais qui ne peut pas cohabiter avec le Mal. Ceux qui choisissent jusqu’au bout le Mal, choisissent la séparation. Si le Mal pouvait entrer dans cette nouvelle création, elle ne serait pas nouvelle : on ne ferait que répéter encore une fois la même histoire de souffrance et d’exil.

En attendant le jour où le Règne sera complètement et parfaitement établi nous sommes aussi, en tant qu’Église, des gens qui vivent en « exil ». Et que devons-nous faire pendant que nous nous trouvons en exil ? Dieu l’a dit très clairement au peuple d’Israël alors qu’il avait été déporté à Babylone :

« 4 Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël, à tous les exilés que j’ai fait déporter de Jérusalem à Babylone: 5 Construisez des maisons et installez-vous y, plantez des jardins et mangez-en les productions, 6 mariez-vous et ayez des enfants; mariez vos fils et donnez vos filles en mariage et qu’elles aient des enfants! Multipliez-vous là-bas, et ne laissez pas diminuer votre nombre. 7 Recherchez le bien-être [ou plus fidèlement au texte : œuvrez/cherchez la paix, shalom !] de la ville où je vous ai déportés et priez l’Eternel en sa faveur, car de son bien-être dépend le vôtre. » Jérémie 29:4-7

C’est tout sauf une attente passive ou autosuffisante, tout sauf de l’isolement ascétique. L’Église est appelée à être différente, être sel et lumière. Elle ne doit jamais perdre son identité, ne doit pas se conformer pour ne pas « déranger » (en devenant comme les personnes qui n’en font pas partie). Mais cela ne signifie pas qu’elle doit devenir un bunker (en s’isolant des personnes qui n’en font pas partie), ni une sorte d’armée (en combattant les personnes qui n’en font pas partie).

Car « l’Église est vraiment Église quand elle existe pour ceux qui n’en font pas partie » (D. Bonhoeffer). Et encore : « l’Église est la seule société coopérative qui existe pour le bénéfice de ceux qui n’en sont pas membres » (W. Temple).

Comme déjà mentionné, l’Église, en tant que Corps du Christ, est appelée à exister pour bénir et révéler Dieu à toutes les nations. Comment peut-elle le faire ?

Des livres entiers ont été écrits à ce sujet ! mais si on voulait résumer cela en quelques lignes on pourrait le faire ainsi : elle le fait dans la mesure dans laquelle elle comprend que tout est un don, tout ce qui est bon nous vient de Dieu et en Lui trouve son origine (Jacques 1 :17). Tout ce que nous avons est dans un sens sacré, du moment que nous le recevons de Dieu et nous le lui rendons. Nous lui rendons ce qu’il nous a donné en l’adorant (soit exprimer notre amour p.e. par la prière ou par des chants) mais aussi en accueillant et en servant notre prochain. En faisant cela, nous faisons de tout ce que nous avons reçu quelque chose de pur, dévoué, consacré.

Que ce soit notre famille, notre travail, nos institutions, nos écoles, nos biens matériels, notre argent… toutes ces choses même étant « terrestres » deviennent sacrées et pures dès le moment que nous les consacrons à Dieu. Et dès que nous le faisons, toutes ces choses deviennent bénédiction et révélation divine pour nos villes, pour les nations, des panneaux lumineux qui pointent tout droit vers la gloire de Dieu, c’est-à-dire vers sa Bonté.

L’Église existe pour que le monde ait la Vie et pour la gloire de Dieu. La gloire même de Dieu se révèle, s’exprime quand l’Église bénit et apporte la Vie. Car la Bonté est essence même de la gloire de Dieu : « 18 Moïse reprit : Permets-moi de contempler ta gloire ! 19 Dieu lui répondit : Je ferai moi-même passer devant toi toute ma bonté et je proclamerai devant toi les qualités de l’Eternel. Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, j’aurai compassion de qui je veux avoir compassion » (Exode 33:18-19)

Chacun est sauvé en vue de son prochain. Dieu choisit chacun pour être porteur de sa bénédiction envers son prochain. Ce dernier pourra ainsi avoir l’opportunité de rencontrer celui qui est la Source de toute bénédiction, choisir d’être sauvé en vue d’autres « prochains ». Et c’est ainsi depuis des siècles…

Une autre manière de résumer le métarécit biblique est un seul mot : shalom, la paix. Dans le concept hébraïque de shalom, l’accent n’est pas mis sur l’absence de problèmes ou de conflits, mais sur l’idée d’unité, une unité qui peut être composé d’une diversité complexe mais où règne l’harmonie et dans laquelle toutes les parties opèrent ensemble pour le bien du tout. La Bible nous parle d’un Dieu qui fait la paix et veut nous aider à être en paix : avec nous même, avec les autres, avec la création et avec Lui-même. Il fait de nous des réconciliateurs, des constructeurs de ponts.

Pour terminer encore quelques considérations d’ordre général sur certaines particularités du « métarécit » biblique, qui nous semblent importantes pour les conséquences pratiques qui peuvent en découler.

·         Il possède trois dimensions :

o   Temporelle : elle évolue toujours vers des futurs nouveaux, à partir d’un passé singulier vers un futur universel.

o   Spatiale : elle évolue toujours vers des horizons nouveaux, d’un lieu précis vers la terre entière.

o   Sociale : elle évolue toujours vers de nouvelles personnes, d’une personne vers toutes les personnes.

Dans ce sens elle sous-entend une passion pour les « possibles ». Rien ne peut l’arrêter, la renfermer.

·         Il possède deux mouvements, perpétuels :

o   Vers la périphérie : l’« allez » de Jésus aux disciples, vers les autres, vers mon prochain.

o   Vers le centre : « Et moi, quand j’aurai été élevé au-dessus de la terre [référence à sa crucifixion], j’attirerai tout homme à moi » (Jean 12:32). Jésus même est le centre duquel tout part et vers lequel tout revient. Il est celui qui agit. Il est le centre qui nous attire vers lui et qui nous pousse aux marges.


Si nous pensons ce métarécit dans notre contexte historique actuel, nous ne pouvons pas faire abstraction du fait que nous vivons à l’époque du post-modernisme. Et la péculiarité et au même temps l’aspect paradoxal du post-modernisme c’est qu’il se veut une antithèse, un refus de tout métarécit. Sauf que en jugeant et en se posant en dessus de tout métarécit de fait il en devient un ! Ce refus est motivé par le présupposé que tout métarécit soit nécessairement totalitaire, autoritaire et destructeur de la diversité. Par ailleurs diversité, relativisme et tolérance sont des mots clés de la vision post-moderne.

Le post-modernisme n’est dans un certain sens pas faux : car en effet tout métarécit dans l’histoire est rapidement devenu totalitaire, autoritaire et destructeur de la diversité : en peut penser par exemple à l’empire romain, passant même par certaines déclinaisons historiques du christianisme, l’illuminisme, ou plus récemment le nazi-fascisme, le communisme ou le capitalisme global.

Mais le métarécit biblique est qualitativement différent de tout autre métarécit. Et dans ce sens il est et a toujours profondément été une contre-culture. Il est différent parce que :

·         Il n’est pas basé sur l’idée d’un progrès humainement atteignable

·         Ce n’est pas l’homme qui est maître de l’Histoire, mais Dieu en est le maître, exécutant son plan et laissant l’homme libre de choisir si en faire partie ou pas.

·         Il n’est pas coercitif, mais basé sur le témoignage d’une Vérité qui n’est pas une idéologie mais une personne, Jésus-Christ, Vérité qui ne peut être comprise entièrement, encore moins possédée et qui reste donc ouverte, en mouvement, à découvrir, encore et encore.

·         Ceux qui croient en ce métarécit ne cherchent pas à contrôler ou manipuler les autres ou l’histoire, mais confient en Dieu et restent ouverts aux possibles de Dieu dans l’histoire.

·         Tout en niant que la diversité soit un absolu, un bien en soi, c’est une vision qui accueille, voir engendre une énorme, infinie diversité d’histoires au sein de Son Histoire. Emblématique à ce propos est le récit de la pentecôte qui est relaté au chapitre 2 du livres de Actes (surtout en le pensant en parallèle avec Genèse 11 et la tour de Babel) où la diversité continue mais n’est plus un obstacle, motif de séparation.

·         Ne vise pas le bien de certains au détriment des autres, mais le bien de tous. Ne porte pas à la définition d’une nouvelle élite mais à l’effacement de tout élitisme.