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Meditation n°1 – venez à moi

« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. »
(Matthieu 11:28)

« Fatigué et chargé ». Qu’est-ce qui me fatigue et me charge de multiples fardeaux ?

Nous voilà au Brésil… c’est ce que nous rêvions depuis bien longtemps. Et nous en sommes heureux et reconnaissants d’être là ! Cependant c’est aussi un défi, un nouveau début, à certains égards un nouveau départ à zéro…

Un des risques c’est de vouloir danser plus vite que la musique, que les choses avancent en peu du temps, que tout aille droit au but, dans le plus pur esprit d’efficience helvétique ! Trouver une voiture, obtenir un numéro de téléphone, ouvrir un compte bancaire, trouver un logement, un travail… je ne parle même pas de trouver notre place et la place de notre projet ici… c’est beaucoup plus trivial, concret… c’est trouver une indépendance, un rythme, un quotidien plus « normal ». Sauf que nous ne sommes pas en Suisse et les choses ne sont pas si simples ici…

Voici donc surgir une multitude de préoccupations… et le problème avec les préoccupations c’est qu’elles prennent de la place, pèsent et nous font nous disperser : elles fragmentent notre attention, nos pensées, nos énergies… notre être. Et un manque « d’espace » (dans le sens de temps, disponibilité, réceptivité).

Or, dans ce qui est plein il n’y a plus de place (à l’image d’un œuf) et dans ce qui est dispersé il n’y a plus de force (à l’image d’un torrent qui se divise en une multitude de petits canaux).

 

« Fatigués et chargés » … Cela vous rappelle quelque chose ? par exemple des réalités qu’on nomme aussi de « stress » ? « burn out » ? « dépression » ? pour en citer quelques-unes. Derrière toutes ces réalités on retrouve, tout au bout du fil, toujours la même chose : la peur. Peur de ne pas réussir, peur de manquer, peur du rejet et bien d’autres. Et par-dessus toutes, la peur de ne pas être, je ne dis même pas aimé, mais simplement aimable.

 

En parcourant les rues d’Uberlândia vous allez régulièrement apercevoir des bennes jaunes entreposés au bord de la route et remplie de déchets dérivé le plus souvent d’œuvres de rénovation de bâtiments. Bon nombre d’entre eux portent l’inscription « bom Jesus » (c’est bien entendu le nom de la société qui les gère et cela signifie, comme les plus doués en langues l’auront suspecté : « bon Jésus » !).

Pour construire, rénover, il faut souvent d’abord « déconstruire », se libérer de ce qui est vieux. Faire de la place. S’il n’y a pas de place dans ma vie, il n’y en aura même pas pour les autres, même pour ceux que j’aime…

Dans Matthieu 9 :36 il est dit que « En voyant les foules, il fut pris de pitié pour elles, car ces gens étaient inquiets et abattus, comme des brebis qui n’ont pas de berger ». Des gens préoccupés, dispersés, sans directions, vivant dans la crainte et perdant l’espoir.

À un moment ou un autre, tous nous passons par des moments où nous sommes inquiets et abattus. Pour certains être inquiet ou abattu est la couleur dominante du quotidien. 

Cela fait que nous nous fatiguons beaucoup plus vite, nos pensées courent dans tous les sens, nous ne sommes pas dans un état qui nous permets de nous connecter aux autres, encore moins d’une manière profonde.

Jésus nous propose, nous offre du repos. Une relation dans laquelle nous pouvons décharger, à l’instar de la benne, nos soucis, nos préoccupations. Cela veut dire que nous pouvons lui en parler et lui remettre, avec confiance, tout ce qui nous tracasse.

La relation qu’il nous propose est un lieu sûr, un lieu secret, intime, que personne ne peut toucher ou détruire, un havre de paix dans lequel nous pouvons aller tels que nous sommes, nous sentir aimés pour qui nous sommes.

En réalité ce qui nous décharge ce n’est même pas au fond le fait de remettre nos préoccupations, mais d’être connecté à cette Source d’amour, Jésus lui-même. Cela nous redonne de l’espoir et le courage d’oser, oser même le changement !

Jésus ne nous propose pas une technique de relaxation ou de gestion du stress (je ne dis pas qu’il n’y en ait qui ne soient pas utiles), mais une relation (ce qui est beaucoup plus profond qu’un technique). Croiser le regard d’amour de Jésus est l’expérience la plus profonde, pacificatrice et libératrice que j’ai jamais expérimenté dans ma vie. Et ce n’est pas finis !

À chaque fois que je ne suis pas en paix, que j’ai peur… je reviens à lui, je remets Dieu à sa place et je me remets à ma place… et je me repose dans cette relation !

« Oui mais, en attendant il y a plein de choses à faire : la voiture, le logement, le travail, le numéro de téléphone, le compte bancaire, le visa… autant de choses qui sont bien importantes ! Après tout tu ne vis pas sur un petit nuage mais au Brésil ! »

Certes, mais je peux faire ces choses dans la peur et l’empressement, ou faire les mêmes choses dans la paix et le repos, dans la conscience de cette présence bienveillante et pleine d’amour, Jésus lui-même, celui qui a promis qu’il serait avec moi, jusqu’au dernier jour de ma vie…

Car deux forces motivent tout choix, toute action de l’être humain. Oui, deux seules, si on y pense et on analyse jusqu’au bout toute situation : la peur ou l’amour. Je choisis de m’occuper dans l’amour, plutôt que de me préoccuper (du latin : prae occupare , avant de s’occuper, avant que cela se passe) par peur de je ne sais pas quoi…

Chère amie, cher ami, sois bénis au nom de Jésus, qu’il soit ton havre de paix, ton port sûr au milieu des tempêtes, le lieux-relation où tu retrouve l’espace pour respirer, t’ouvrir aux autres, découvrir et accueillir qui tu es vraiment au plus profond de toi… vivre la vraie vie, celle de l’amour et non pas celle de la peur. À bientôt

                                                                        Fabien