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Août 2023 – saut par dessus l’océan

Chers amis !

Enfin un peu de temps et de calme pour vous donner quelques nouvelles… je me rends compte qu’il y a beaucoup à dire, ça risque d’être un peu long, mettez-vous confortablement assis… c’est parti !

Partie 1 – Nos dernières semaines en Suisse

Alors que les enfants passaient un bon temps avec mes parents pendant tout le mois de juillet, nous avons pu avancer à grands pas pour préparer notre départ. Il y a eu beaucoup à faire en vue du déménagement mais aussi beaucoup de temps passé à rencontrer beaucoup, beaucoup de personnes qui nous sont très chères. Le rythme a été bien soutenu, les dernières semaines nous avions presque tous les soirs une invitation et il y a eu bien des jours où nous avions rencontré plusieurs personnes le même jour. En effet et tout simplement, le premier sujet de reconnaissance a été que malgré cela nous avons tenu le coup et gardé plein d’énergie jusqu’au bout ! Pourtant c’était physiquement et surtout émotionnellement assez intense! Je suis persuadé que nous avons été vraiment portés par toutes les prières qui ont été faites pour nous !

23h, fin (enfin) du déménagement… on retrouvera tous nos affaires pour fin septembre

La fête d’adieu pour mes patients, le 30 juin à la salle des fêtes à Baulmes, a été un moment fort et plein de sens. Environ 190 personnes y ont participé, dont la quasi-totalité étaient des patients, quelques amis médecins ou d’autres personnes avec qui j’ai eu le plaisir de collaborer dans le cadre du travail. C’était l’occasion de remercier mes patients pour leur confiance et pour tout ce que j’ai pu apprendre et voir de beau en cheminant à leurs côtés pendant toutes ces années.

C’était aussi une occasion de partager un peu de ce que nous avons sur le cœur et qui nous pousse dans cette aventure au Brésil. Impossible de ne pas partager quelque chose de notre foi et du fait que Dieu est le moteur et le but de notre départ. Coment ne pas témoigner d’un Dieu réconciliateur qui veut être en paix avec nous et qui veut que nous soyons en paix également avec nous-même et avec les autres? Car sans l’amour de Dieu comme moteur et sa fidélité comme espérance, notre décision n’aurait aucun sens.

Ce qui m’a personnellement touché le plus dans cette soirée c’était toute l’affection, la gratitude que nous avons reçue en tant que famille et la présence palpable de cette Paix. D’ailleurs plusieurs personnes l’ont ressentie et m’en ont parlé au moment des salutations. Il y avait « quelque chose » de spécial, de paisible, qui faisait qu’on avait du plaisir à être là, découvrir autour des tables des gens inconnus, « quelque chose » qui faisait qu’on se sentait bien, que c’était vrai, authentique. Moi je dis qu’il n’y avait pas « quelque chose » mais « quelqu’Un »… C’est justement le shalom dont j’ai parlé dans mon discours, qui nous aide à être reconciliés avec nous même, avec les autres et avec Dieu. Tout ce qui a été amené par les diverses personnes et qui a fait qu’il y a eu de quoi faire un apéritif dinatoire pour autant de monde, tout le temps et le travail fourni par l’équipe du cabinet et quelques autres précieuses personnes, la simple présence de chacun à cette soirée, toutes les paroles et regards bienveillants… tout cela a été shalom et a fait qu’une telle soirée soit aussi belle.

Puis il y a ce que les mots ne peuvent pas dire. Donc j’ai pensé le dire en musique et en images, en jouant quelques morceaux de Ludovico Einaudi pendant que défilaient des photos que j’ai pris dans la nature. Cette partie je ne peux pas la décrire, mais pour moi (et pour les présents aussi, je crois) elle a eu beaucoup de sens. Pour le dernier morceau j’ai eu l’honneur d’accompagner la Dre Milena Wegener jouant du violon. C’était une manière tout à fait poétique de lui passer de témoin.

Bref ça a été le plus beau cadeau, la meilleure manière de boucler la boucle après ces 8 ans passées à accompagner plein de gens merveilleux en tant que médecin de famille. Je la garde à jamais dans mon cœur, ainsi que toutes les cartes, les attentions diverses, les dessins des enfants (dont certains remarquablement pertinents et questionnant, comme seuls les enfants savent parfois faire dans leur capacité intuitive et leur spontanéité naturelles), ainsi que les derniers moments en tête à tête avec nombreux patients pendant mes derniers jours au cabinet. Mon cœur déborde, j’en ai encore les larmes aux yeux !

Deux enormes pains spécialement préparés pour la soirée

À vous, les patients, qui lisez ces mots, encore mille merci pour votre confiance et votre amour. Cela vaut pour moi plus que toute autre récompense ou reconnaissance.

Pour ce qui en est des nombreux amis… que dire ? J’ai plusieurs fois, au cours des dernières semaines essayé d’expliquer cela par cette image : nous avions l’impression de faire l’inventaire d’un trésor d’immense valeurs, ce qui était à la fois une source énorme de joie et à la fois de tristesse. Car ce trésor, même s’il reste à nous et personne ne peut le détruire, nous étions en train de le saluer et le laisser à des milliers de kilomètres de distance.

Ce qui est vrai… et faux au même temps. Je suis persuadé que beaucoup de ces connexions survivront à la distance. Cela dépendra, comme toute relation, de nous et de vous. Et c’est ok comme ça, nous sommes conscients que certaines se tariront avec le temps, d’autres resteront fortes voir d’avantage, même après bien des années. Ce n’est pas la première fois que nous vivons cela…

Ce que nous amenons avec nous de tous ces moments avec nos amis ce sont l’authenticité, la bienveillance, les encouragements, les prières de bénédiction mutuelle. Merci les amis, merci pour tous ces beaux cadeaux qui sont pour nous comme une trampoline vers le futur et un ancrage dans notre passé. Merci pour vos prières, qui sont pour nous un soutien et une protection chaque jour. Merci aussi à tous ceux qui ont pris un engagement pour nous soutenir concrètement dans ce nouveau départ.

C’est aussi l’occasion de remercier notre église, l’E3 à Echallens, qui nous a accueilli pendant plus que 7 ans et qui nous fait l’honneur d’avoir pris à cœur de nous soutenir dans la prière mais également de nous aider financièrement pendant ces premiers mois au Brésil pendant lesquels je n’aurai pas de suite la possibilité de travailler, du moins en tant que médecin et en tout cas de subvenir à nos besoins. La soirée du 24 juin à Echallens a été aussi un moment fort, ainsi que le culte du 2 juillet, occasions dans lesquelles nous avons littéralement été encerclés d’amour et de prières !

Et pour ce qui concerne ma famille ? Fin juillet nous sommes allés en Italie chez mes parents pour passer quelques jours avec eux (et accessoirement récupérer les enfants, que nous avons pour finir décidé de prendre avec nous au Brésil !). Nous avons profité d’être ensemble et à notre manière nous avons vécu ce moment, avec tout ce qui allait avec… tendresse, affection, tristesse… mais par-dessus tout la conscience, comme Wilma a bien su expliquer lors du souper du dernier jour avec mes frères et leurs familles, que ces liens sont tellement forts qu’ils persistent et persisteront malgré la distance. J’admire et je suis très reconnaissant à mes parents de nous avoir « laissé » partir. Je n’ai jamais vécu cette expérience, je ne sais pas ce que c’est. Mais c’est une attitude très honorante, c’est un encouragement, de la confiance, du vrai amour.

Une dernière photos tous ensemble, avant de partir…

Je ne peux ne pas me souvenir d’un moment similaire, au départ du Brésil, après notre lune de miel, quand nous avons pris congé des parents de Wilma. Son père nous as fait un hug et nous a dit que certainement il allait être triste de la distance d’avec sa fille, mais qu’il la préférait loin de lui mais en sécurité et heureuse avec moi que près de lui et passant à côté de son chemin. Cela m’avait énormément touché.

Puis est arrivé le 3 août. Le départ à 6h du matin de Genève. Mes derniers remerciements à ceux qui nous ont ouvert leur maison, quand nous n’avions plus de chez nous, ainsi qu’au deux fous (de compassion !) qui nous sont venu nous chercher à 3h du matin pour nous accompagner à l’aéroport (merci!!!).

Partie 2 – nos premières deux semaines au Brésil

Concernant le voyage en avion, tout s’est bien déroulé, sans problèmes. Nous sommes arrivés à l’heure à Sao Paulo, ainsi que nos 11 valises de 23 kg  (sans compter les 5 bagages à main et 5 sac à dos), ce qui est déjà pas mal ! Une des sœurs de Wilma et son mari nous ont accueilli, en venant exprès depuis Uberlândia (ce sont les mêmes chez qui nous logeons ces premières semaines, tant que nous n’aurons pas trouvé notre nouveau chez nous). C’était l’occasion de revoir de la famille à Wilma qui habite cette ville énorme (plus de 11 millions d’habitants, que la surface urbaine fait 1/3 du canton de Vaud, avec une densité d’habitants de 7500 hab./km² !).

Vue de Sao Paulo depuis notre logement, beau mais très bruyant, surtout la nuit…
Soirée avec la famille de Sao Paulo

Mais le but principal de cette étape était de tenter le Revalida, l’examen national qui sert de reconnaissance pour les médecins avec diplômes étrangers. L’examen, 5h le matin avec 100 questions à réponse multiple et 4h l’après-midi avec multiples question ouvertes autour de 5 vignettes cliniques, a eu lieu le dimanche (et oui !) 6 août. Je savais que je n’aurais pas été dans ma forme la meilleure et que je n’aurais pas eu le temps de m’y préparer, mais cela valait la peine de tenter.

Mon impression n’était pas trop mauvaise, si ce n’est pour le fait qu’un quart des questions étaient des questions de gynécologie, ce qui n’est pas vraiment mon domaine. Ces questions m’ont pas mal pénalisé, ainsi que quelques questions de pédiatrie et quelques-unes sur le système de santé brésilien.  Le 9 ont été publiées les réponses correctes. La conclusion, provisoire, est que pour l’instant j’ai tout juste échoué l’examen, pour une poignée de points, mais j’ai fait recours contre certaines questions/réponses et certainement il y en aura plein d’autres. Si certaines questions venaient à être annulées, elles vaudraient comme des points pour tous les participants. Donc le dernier mot n’est pas dit. Résultats définitifs autour du 8 septembre.

Arrivé à 6h30 du matin pour le Revalida… le début d’une longue journée!

Quoi qu’il en soit, je suis content du résultat, au vu des circonstances, et au pire je sais ce que je devrais étudier en priorité pour le retenter en début 2024. Je suis maintenant assez confiant que je le passerai en tout cas à un deuxième essai.

Parallèlement je continue d’essayer la reconnaissance via l’université fédérale de Minas Gérais (l’état dans lequel nous sommes). Je vous épargne les détails. Juste vous dire que cela reste un vrai parcours de combattant. Cela coûte beaucoup en temps, en argent, en énergie et je n’ai aucune certitude que cela va aboutir.

Fait le Revalida, nous sommes repartis le 7 (voyagé de nuit dans un autobus où nous étions installés mieux qu’en business class !) et enfin, arrivés à Uberlândia, où nous avons été accueillis avec plein d’enthousiasme par toute la famille qui habite la ville. Nous avons trouvé des chambres prêtes pour nous accueillir et passé une bonne partie des premiers deux jours à défaire nos 21 bagages et retrouver un minimum nos affaires, un minimum d’ordre.

Les cousins ont soigné la déco de bienvenue…
Le petit déjeuner était prêt pour nous accueillir…
ainsi que nos chambres…
une vue d’Uberlandia depuis le balcon (et toutes nos valises arrivées à destination!)
et 1h après notre arrivée pourquoi pas un petit match de volley avec les cousins?

C’est aussi l’occasion de découvrir de nombreuses et merveilleuses démarches administratives ! Ironie à part, il y a vraiment beaucoup à faire. Donc pour l’instant le repos est assez relatif. Mais simplement le fait d’être arrivés et de jouir de la présence de la famille est en soi déjà un repos. Nous commençons à prendre nos marques, reprendre contact avec les personnes que nous connaissons, découvrir de nouvelles personnes, découvrir la ville et la vie au quotidien ici à Uberlândia, avec tout ce qu’elle comporte. Le 13 nous avons pu participer à notre premier culte à l’église presbytérienne centrale, c’était aussi une occasion de retrouver des anciens amis et commencer à connaitre plein de nouvelles personnes.

Et nos enfants ? Chiara, Lucas et Amélie vont bien. Ils ont passé un temps de qualité avec les grands-parents en Italie. Ils ont bien vécu le voyage et ont rapidement bien reconnecté avec la famille ici à Uberlândia, en particulier avec leurs cousins. Ce qui est vraiment bien, c’est que ma belle-sœur et mon beau-frère ont aussi 3 enfants, 2 filles et 1 garçon, à peu près du même âge que les nôtres. Donc ils ont créé très naturellement trois « binômes » et ont beaucoup de plaisir à être ensemble. Ces prochains jours nous allons regarder pour qu’ils puissent déjà commencer à fréquenter l’école (normalement l’année scolaire débute en février). Lucas a été aux entrainements de foot avec son cousin Tommaso et a marqué ses premiers deux buts brésiliens. Hier soir Chiara et Lucas ont été avec leur cousin à une rencontre du groupe d’adolescents de l’église presbytérienne. Amélie s’amuse à fond avec sa cousine Antonella à fabriquer des bijoux, jouer, dessiner… bref, ils commencent aussi à prendre leurs marques, tout en pratiquant la langue…

Bref, je crois que pour l’instant c’est tout. Pour tous ceux qui croient en Jésus ou simplement qui ont, pourquoi pas, envie d’essayer de lui parler et, pourquoi pas, lui demander de bonnes choses pour nous, voici quelques sujets de prière :

  • Que le Seigneur nous conduise dès ces premières semaines, en ouvrant des portes et en fermant d’autres afin d’éviter qu’on se disperse ou qu’on perde trop de temps et d’énergie dans ces multiples démarches administratives. Qu’il nous guide dans les multiples choix, décisions, notamment en ce qui concerne le lieu de vie.
  • Nous avons néanmoins aussi besoin de repos et de nous retrouver en famille et en couple, à un rythme plus lent que celui des derniers mois. Que nous sachions maintenant ralentir et reconnecter entre nous, prendre soins les uns des autres et être tout particulièrement là pour les enfants.
  • Pour que les enfants trouvent leurs repères et arrivent à s’adapter au mieux. Ils auront aussi à affronter pleins de défis plus ou moins grands au cours des prochains mois.
  • Pour ma reconnaissance du titre, que le Seigneur m’aide à avancer et à l’obtenir. Je lui fais pourtant confiance concernant le quand et le comment.

Merci d’avoir pris le temps de nous lire, merci pour vos prières et votre amitié !

Deus os abençoe e até mais! (Dieu vous bénisse et à bientôt)

Fabien