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Janvier 2025 – des portes ouvertes… (2/2)

De mon côté, beaucoup de choses depuis mon dernier post : comme je me doutais, j’ai effectivement passé la première étape du Revalida en mars dernier. J’ai aussitôt repris à étudier pour me préparer pour la deuxième étape, encore plus rude : une épreuve pratique sur deux jours.

Chaque jour il y a 5 cas cliniques qui se déroulent de la façon suivante : on est face à une porte à attendre, quand le compte à rebours termine il y a un monsieur qui siffle comme si on était le début de la finale de la coupe du monde de foot, on entre et on trouve une table avec une feuille A4 avec explications du contexte, quelques données et la listes des tâches à réaliser, un acteur/actrice et éventuellement des mannequins et du matériel médical, 3 commissaires et autant de cameras qui nous filment et on a 10 minutes pour résoudre le cas clinique (ce qui inclut : anamnèse, examen physique, examens de labo et d’imagerie, établir un diagnostic différentiel, indiquer le diagnostic plus probable et la conduite à tenir). Je sais ce que vous pensez: facile!

Après quoi, qu’on ait terminé ou pas, on ressort dans le couloir et on passe à la prochaine porte. Et à chaque fois un ne sait pas d’avance ce qui nous attends : cela peut être de la gynécologie-obstétrique, de la médecine d’urgence, de la pédiatrie, de la chirurgie ou de la médecine préventive… faut avoir les nerfs assez forts pour gérer le stress.

Surtout que pour faire des points il faut dire ou faire les choses qui figurent sur une grille d’évaluation, qu’on ne connaît bien évidemment pas à ce moment. Donc on pourrait dire ou faire des choses justes mais qui ne rapporteraient aucun point car ce n’était pas là que voulait en venir la personne qui a créé le cas clinique fictif…

Pas étonnant que le taux d’échec moyen du Revalida au fil des diverses édition soit autour d’environ 90%…

Pour augmenter les chances de réussite, en plus de mon étude individuelle j’ai suivi un cours présentiel de 3 jours à Rio de Janeiro en début juillet, que, je pense, m’a été fort utile.

Le jour du départ j’ai même pu profiter de faire le touriste pendant une matinée, j’ai visité le chateau-fort du Duque de Caxias
On peut y faire des rencontres avec des tipes fort sympathiques! (ces petits singes font partie des “Mico”)

Donc, enfin, en juillet j’ai passé cet examen et un mois plus tard j’ai reçu le résultat provisoire qui a été confirmé par le définitif le 31 octobre (et oui, faut être patients !) : j’ai réussi du premier coup avec 3 points en dessus de la moyenne sur 100. En d’autres mots : j’ai passé mais pour un rien du tout ! [Sur ce détail je vais en dire un peu plus dans la méditation « regarde les oiseaux – 2ème partie »].

Mais ce n’était pas finis ! Je devais donc choisir une université pour faire valider mon diplôme et le transcrire dans les registres officiels du ministère de l’Instruction. C’est à ce moment que je découvre que mon diplôme de médecine aurait dû avoir une Apostille de la Haye. Celle-ci ne peut être effectuée que par le pays dont l’institution a émis le document, en l’occurrence : l’Italie. Donc, ne voulant pas risquer d’envoyer mon diplôme par la poste, j’ai fait un petit voyage imprévu en Italie fin novembre (ma hernie discale a super-apprécié toutes ces heures d’avion et d’aéroport).

Le côté sympa c’est que j’ai résolu en moins de 24h sur place ce que j’avais à faire et j’ai pu passer le restant du temps (environ une semaine) en passant un temps de qualité et de repos avec mes parents, mes frères et mes neveux. J’ai pu, entre autres, faire la connaissance de la dernière arrivée en famille, la petite Emily, qui a maintenant 7 mois. Donc, fin des comptes, ce temps en Italie a été un vrai cadeau pour moi!

Et c’est reparti! Heureusement je ne crois pas à la reincarnation, autrement ma dette de carbone m’aurait poursuivi pour au moins 4 ou 5 vies…
C’est toujours un plaisir de marcher dans les rues de la ville où j’ai passé une grande partie de ma vie…
Mais je ne cache pas qu’il y a eu des moments assez difficiles pendant mon séjour…

De retour au Brésil je n’ai pas perdu de temps et en 48h j’ai obtenu la reconnaissance du diplôme (ENFIN !!!). J’ai aussitôt fait les démarches pour le droit de pratique… que j’ai enfin reçu début janvier ! (Feux d’artifices, paillettes et fanfare !)

Mais, bien sûr, en attendant le droit de pratique, j’avais commencé à chercher du travail. Après une première semaine sans retours concrets, le mardi de la veille de Noël j’avais été rencontrer le responsable des urgences d’un hôpital privé en ville. Un joli hôpital de taille moyenne avec un plateau technique très bien fourni.

Après deux heures et demie à me faire connaître les lieux et m’expliquer leur manière de travailler (visant la qualité et la médecine centrée sur la personne… ce qui fait déjà partie de ma manière de travailler, mais ici ce n’est de loin pas toujours le cas, beaucoup de médecins choisissent ce métier pour gagner bien et non pas par vocation), j’ai osé demander s’ils avaient besoins de collaborateurs et pour quand. Et la réponse a été : dès que tu peux ! à l’heure où je vous écris j’ai déjà commencé à travailler, juste 4 jours jusqu’ici, mais cela sera plus régulier en février.

Il s’agit de travailler aux urgences, certes ce n’est pas mon but à long terme, mais pour commencer ça va très bien et cela me permettra aussi de connaître mieux le système de santé, les collègues et, surtout, de me faire connaître. Avec l’idée de monter progressivement une consultation de médecine de famille en parallèle à mon activité aux urgences. Je ne vous cache pas que ce n’est pas tout simple ou super-gratifiant pour l’instant et c’est encore loin d’être suffisant pour maintenir notre famille. Mais c’est un début, une porte ouverte et je veux y rentrer avec confiance.

Si ce qu’on vois “en bas” de notre nez n’est pas toujours très réjouissant, une chose qu’on peut très bien aprécier à Uberlandia c’est que par contre en levant le nez “en haut” on découvre des merveilles. Pourtant ce même ce”en haut” n’est neanmoins “ici-bas”. Cela me rappelle que même ici bas, c’est bien plus beau que parfois je ne le crois, car les signes de la présence de Dieu et de son amour sont partout autour de nous…
Pour ceux qui ont envie de continuer dans cette atmosfère contemplative… “regarde les oiseaux- partie 2”

Pour terminer deux choses qui nous réjouissent tout particulièrement pour cette nouvelle année 2025 :

  • Nous avons, enfin, réussi à publier la version brésilienne du livre « Honneur et Puissance » de Thierry et Monique Juvet. 1000 copies, pour commencer, mais nous croyons qu’il faudra en imprimer plus et que ce livre sera une bénédiction pour plein de gens ici au Brésil ! C’est aussi un pas de foi pour nous, puisque nous le publions à nos frais et tout ce que nous arriverons à récolter avec les ventes servira à : 1) en imprimer d’avantage 2) comme fond pour développer des projets sociaux.
  • Au mois de juillet nous aurons le plaisir d’accueillir un groupe d’une vingtaine de personnes de l’église évangélique d’Echallens, notre église en Suisse ! Nous nous réjouissons déjà de revoir autant de d’amis et de ce que nous allons pouvoir vivre ensemble pendant les deux semaines où ils seront prêts à se mettre au service des gens d’Uberlândia !

Je crois que pour l’instant c’est tout et c’est déjà pas mal ! J’espère écrire plus régulièrement cette année, mais je ne veux pas promettre quoi que ce soit. Cette première année et demie a été fort rude pour nous, je ne peux pas tout vous raconter ici. Mais juste pour expliquer qu’il y a eu plein de moments où je n’arrivais pas à être avec ma tête à deux endroits au même temps, je devais être 100% ici et même comme ça ce n’était pas facile. Mais la présence du Seigneur était toujours là, réelle et apaisante. C’est Lui qui me tient debout, c’est Lui qui nous protège, je le crois de tout mon cœur.

Cependant tous ceux qui me contactent directement, plus ou moins régulièrement, savent que je réponds toujours et avec grand plaisir. N’hésitez pas à le faire pour nous donner de vos nouvelles ou avoir des échanges plus personnels !

L’utilité de ce blog est aussi celle de partager des nouvelles plus générales avec tout le monde au même temps, ça serait lassant de devoir expliquer plein de fois les mêmes choses à chacun…

Quoi qu’il en soit, si tu as, encore une fois, eu le temps et la persévérance de lire ce post jusqu’au bout c’est bien la preuve que tu nous portes toujours dans ton cœur et que tu ne nous as pas oubliés ! Merci pour ton amitié, le Seigneur te bénisse, puisses-tu Le reconnaitre dans chaque chemin que tu empruntes, car Il est toujours là et c’est Lui qui peut redresser nos chemins, parfois un peu tordus…

Fabien, Wilma, Chiara, Lucas et Amélie